Un roi solitaire ? (PV-M. Renard )

Aslan marchait lentement sur la plage, ses pattes s'enfonçant peu sur le sable doré. Le grand roi ne faisait pas un bruit, ne prononçait pas une parole. Les yeux du lion se posèrent un instant sur le château de Cair Paravel qui se dressait, un peu plus loin. Une douce brise soufflait, agitant l'onde de la mer, soulevant quelques grains de sables, ébouriffait la crinière d'Aslan. Cet endroit semblait si paisible...si tranquille...Cela contrastait avec la menace de guerre qui pesait sur Narnia en ce moment. Le grand roi se tourna vers l'océan. Il s'approcha d'un pas tranquille jusqu'au bord de l'eau et sourit légèrement lorsqu'il sentit l'eau venir froler ses pattes de velour. Il releva légèrement la tête et ferma un instant les yeux, profitant de ce moment de calme. Soudain, il perçut un léger frolement : ses oreilles se redressèrent légèrement et un nouveau sourire bienveillant apparu sur sa face royale. Il connaissait l'auteur de ce bruit :
- Ah M. Renard...Cela me fait plaisir de vous voir.
Déclara Aslan d'une voix chaleureuse. Il garda sa tête tourner vers l'océan, attendant que le renard se mannifeste.

Aslan écouta les nouvelles d'un air impassible...Effectivement les temps étaient durs...Et si le peule qui arpentait les terres de Narnia en souffrait il fallait réagir...Mais que faire ? C'était bien la question qui revenait sans cesse dans la tête du grand monarque.
- Votre présence est loin de me déranger M. Renard...Bien au contraire.
Répondit Aslan d'une voix calme et chaleureuse. Il esquissa un léger sourire avant de poursuivre 'une voix plus grave :
- Malheureusement je connais les doutes et les craintes des Narniens. Il va falloir agir. Nous devons avant tout protéger les plus jeunes...
Il ferma un instant les yeux, réfléchissant à ses paroles, avant de poser son doux regard sur Renard :
- Maugrim dit-vous? Il a donc choisi d'aller encore une fois vers le mal.
Le lion sonda des yeux la fourrure du goupil, s'attardant sur la blessure qui restait visible magrès les efforts qu'il tentait pour la cacher aux yeux d'Aslan :
- Apparament votre discution n'a pas été amicale. Il faut vous soigner Renard, si vous n'avez rien je peut le faire.
Déclara Aslan d'une voix douce.
- Et je crois que comme pour la première fois, je vais vous confier une mission.
Ajouta t-il après un instant de silence.

Renard fut un peu mal à l'aise que sa blessure se remarque. Loin de vouloir déranger son roi, il répondit, le plus passiblement possible :

"Merci mon roi, mais une vieille amie va essayer de me poser quelques plantes pour aller mieux. Je n'aimerais pas vous prendre trop de temps."

Le goupil s'assit à côté du grand lion et demanda:

"Quelle mission avez-vous à me confier Messire?"

Renard était aux services de son roi. Il lui confiait corps et âme. Mais il ne voulait pas que le lion lui rende quoi que ce soit. Il préfèrait ne pas lui en demander trop. Aslan avait tellement à faire à ses yeux... Et dire qu'il lui proposait encore de l'aide pour sa blessure. Comment le grand lion faisait-il pour être partout à la fois, pour chaque narnien qui lui demandait de l'aide?
Le renard se perdit quelques minutes dans le large, ses pensées voguant loin, jusqu'à ce que le lion ne lui parle.

Aslan s'assit sur la plage, laissant l'eau venir froler ses pattes. Le soleil déclinait doucement faisant vivre des milliers de reflets sur sa crinière et sa fourrure dorée. Il réfléchit un léger moment avant de répondre de sa voix grave :
- La guerre est plus proche que vous le croyez. Si Ores prépare ses troupes, c'est que l'heure fatidique se rapproche. Narnia a subit le chaos, il ne faut pas que cela recommence...Renard, savez vous si les Narniens sont prêt ? Il va falloir commencer à préparer les troupes. Et pour ça vous êtes le meilleur pour réunir le peuple Renard. Nous aurons besoin de nos rois et reines, nous aurons besoins des Narniens, nous aurons besoin du courage de tous.
Le grand lion s'arrêta un moment et posa son regard sur le sable doré : il avait détruit une fois cette terre, il l'avait recréer par la suite. Il ne voulait pas qu'à nouvau le sang recoule sur les plaines de Narnia.
- Nous aurons aussi besoin d'un maximum d'informations sur nos ennemis. Car pour l'instant, la guerre n'est surement pas pour demain, mais chaque clan attend le bon moment...
Il tourna la tête vers le goupil et esquissa un sourire :
- Et ne croyez pas que je sois trop occuper pour soignez votre blessure Renard.

Le goupil se sentit rougir (xD).

"Je vous remercie, Aslan, pour votre attention."

Il regarda le soleil au loin et plissa légèrement les yeux. il adorait planter son regard dans le ciel et l'astre lumineux. Drôle de manie, certes...

"Messire, où dois-je ramener votre peuple? Et que puis-je apprendre de l'ennemi? Maugrim ne m'informera pas tant que ça..."

Le goupil baissa les yeux au sol, regardant les grains de sables voler sur ses pattes et dans sa fourrure. Le léger vent qui se leva parut le soulager quelques peu de ses inquiètudes. Il releva le regard vers son roi, attendant qu'il réponde à ses questions s'il le jugeait nécessaire...

Aslan eu un léger sourire :
- Le temps change les gens...Je crois que l'heure est venu pour Maugrim de réellement choisir sa voie...Et je pense que bien au contraire il sera prêt à livrer certaines informations.
Le lion tourna sa tête vers le renard :
- On dit que les opposés s'attirent...Vous pourrez être bien surpris par la tournure que va prendre votre relation avec ce cher loup.
Déclara le monarque dans un léger rire. Son regard se reposa sur l'horizon qui avait pris une teinte orangée tandis que le soleil déclinait doucement au loin.
- Pour ce qui est des Narniens...Je ne sais pas encore. Il faudrait nous trouver un camp ou un lieu ou nous pourrons nous concerter. Auriez vous des idées Renard ?
Ajouta le souverain d'une voix plus grave.

Aslan tourna son regard vers le goupil : apparament il ne croyait pas en l'amitié entre lui et Maugrim. Il verra bien avec le temps...Puis alors que le renard parlait, Aslan remarqua sa gêne et en comprit la raison. Il sourit et déclara :

- Je ne pense pas que ce soit du jardin dont vous vouliez parler Mr Renard.

Il n'y avait aucun reproche dans sa voix, juste une sorte d'amusement.

- C'est vrai que Cair Paravel est un endroit qui pourrait accueillir du monde. Mais ce n'est pas vraiment un endroit de guerre.

Le lion tourna sa tête vers le goupil en souriant :

- Le deuxième auquel vous avez penser me semble plus correct. Et je ne parle pas du jardin mon bon Renard.

Le roi eu un léger rire puis retrouva son sérieux :

- Savez vous ce qui s'est passé à la Table de Pierre ?

Le goupil fut mal à l'aise. Olàlà, heureusement Aslan n'avait pas l'air de lui en vouloir, mais c'était pas possible! Il lisait dans ses pensées!! Vilain chat, va! [XD]

Renard baissa les yeux au sol.

"Je pense savoir... J'ai entendu des histoires comme quoi vous... enfin la sorcière... euh..."

Décidément, il n'arrivait plus à formuler une phrase. Il tenta un regard timide vers Aslan. Qu'allait-il lui dire? Après tout, le renard savait qu'il s'était sacrifié, et qu'il était un héros. Pourquoi ne pas lui dire? Le goupil avait vraiment si peur de blesser son roi?!

Il murmura, comme à lui même, mais il savait qu'Aslan comprenait :
"J'ai su que vous vous étiez sacrifié pour Edmund. Et que la table de pierre s'est brisée... J'ai hésité à parler de ça pour ne pas vous blesser, votre altesse..."

Le gros matou qu'était Aslan (XD) eue un léger rire en voyant la gêne du goupil. Cette fois-ci il se tourna totalement vers Renard et lui fit un sourire apaisant :

- Ce que vous dîtes est exact Renard. Mais n'ayez pas peur de me blesser car ce n'est pas le cas. La sorcière blanche n'était obsédé par qu'une chose : le pouvoir. Elle ne pensait plus à l'ancienne magie : si un innocent se sacrife à la place d'un autre, la table de pierre se brise et l'innoncent est rendu à la vie.

Aslan s'arrêta un moment, son regard se perdant dans le lointain. Le sable qui s'envolait se perdait dans l'épaisse crinière du lion, glissant sur sa fourrure et entre ses pattes alors que le soleil qui déclinait semblait réhausser les reflets sur le corps du souverain.

- La table de pierre représente une majeure partie de l'histoire. L'ancienne magie qui y est gravée relève de la nuit des temps...

Mumura le lion assez fort pour que le renard l'entende.

Renard regarda le soleil se coucher, puis les reflets qu'il laissait apparaitre sur le grand lion.

"Je crois... que quelqu'un m'avait enseigné tout ça..."

Il réfléchit, mais pas moyen de poser un nom sur la personne qui l'avait renseigné, et le goupil ne savait décidément pas comment il l'avait su. Il eut beau fouiller sa mémoire, c'était peine perdue.

"Mais... Une fois que l'innocent s'est sacrifié une fois..."

Le goupil hésita à poser sa question. De toute manière, maitenant qu'il y était, autant finir :

"...il ne peut plus user de cette magie?"

Renard s'en doutait, en même temps. Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait osé poser cette question. Mais il aurait aimé avoir confirmation de ses doutes, malgré sa peur de blesser son roi...

Aslan se tue. Dans une vague de souvenir, il se souvint des sensations qui étaient présente le soir du sacrifice. La corde rêche, lui mordant la peau, s'enfonçant dans sa chair. Les ciseaux, se chargeant soigneusement de couper sa soyeuse crinière. La dureté de la pierre du sacrifice. Et enfin la lame froide, transperçant son corps. Et puis plus rien. Le froid avant le noir. Aslan avait connu la mort. Il avait vu des gens mourir. Il avait lui-même tué. Mais la mort s'était retirée pour lui. Devant la puissante magie, elle avait fuie. Mais le ferait-elle une nouvelle fois ? Est-ce qu'une nouvelle fois Aslan pourrait sauver quelqu'un en se sacrifiant ? La table s'était brisée une fois pour le grand lion. Peut-être qu’elle ne le ferait pas une seconde. On disait le monarque immortel. Depuis le début il était là. Il avait traversé les tourments comme les meilleurs jours de Narnia. Mais la blessure physique était différente. Finalement la mort pouvait le prendre. Elle pouvait le prendre par le physique. Cette mort qui était toujours présente…

Aslan soupira soudainement, alors que l’eau venait effleurer le bout de ses pattes. Comme un chat, ses griffes se détendirent pour venir gratter le sable doucement. Le disque solaire, lui continuait de décliner à l’horizon, laissant derrière lui le ciel qui se teintait de violet. On pouvait déjà apercevoir les spectres des étoiles qui revenaient à la vie pour la nuit. La brise qui s’était levé semblait elle aussi disparaître devant la puissance nocturne. Elle apportait les dernières effluves de cet air pur. L’odeur de la terre, celle de la mer…Le lion baissa sa tête vers le sable humide.

- La mort s’en est allée une fois. Aura-t-elle la patience de se détourner une nouvelle ? Peut-être que c’est un risque à prendre. L’ancienne magie est plus complexe que l’on ne le pense. Je la connais, la mort aussi. La décision se prend entre cette magie, et la mort.

Le roi s’arrêta un moment. Il avait parlé d’une voix grave, profonde, mais il y subsistait toujours cette même chaleur, cette douceur qui rassure. Il tourna son regard doré vers le goupil qui était à ses côtés.

- Quoi qu’il arrive, l’ancien Narnia survivra toujours dans la mémoire des fidèles. Certains peut-être oublieront, laissant tomber l’héritage d’un pays dans les méandres les plus obscurs. Mais d’autres le feront se perpétuer. Et ils n’auront pas besoin de la présence d’un roi pour cela. C’est grâces aux conteurs de légendes et aux amis du pays qu’un roi peut se livrer à la mort en sachant que l’histoire de son pays ne mourra pas elle. C’est grâce à des personnes comme vous Renard que Narnia pourra survivre. Vous n’avez pas oublié les histoires du passé, et à présent vous les conter comme personne. Vous êtes l’héritage de Narnia, car vous faîtes revivre le passé. Comme les fils d’Adam et d’Eve vous contez Narnia parce que vous aimez cette terre. Vous et les fidèles, vous incarnez cet espoir qui protège Narnia…

Aslan donna une légère poussée sur le sable alors qu’un coup de vent se levait. Les grains de sables s’envolèrent dans un doux tourbillon au dessus de l’eau, virevoltant un moment, brillant dans la lumière du soir, avant de disparaître plus loin…

Le goupil écouta attentivement le grand lion, observant les grains de sable virevoleter çà et là. Il avait compris qu'il avait rendu Aslan pensif, et il se doutait bien qu'il avait fait l'erreur de lui rappeler la mort. Le renard ne savait pas trop comment se rattraper... Mais il préféra parler de ses doutes à son roi.

"Certains narniens disent que si notre roi s'évanouit dans le temps, Narnia disparait avec lui. Je pense qu'ils n'ont pas tort."

Il posa un blanc, histoire de réfléchir à comment formuler la suite de ses pensées, sans qu'il ne fasse trop perdu. Renard aimait paraitre ordonné.

"Je n'imagines pas que vous êtes immortel, mais j'imagines que chaque être est en vous, ou en ..."

Votre frère? Autant ne pas en parler, on ne savait jamais si le grand lion le prendrait bien. Déjà avec le sujet de le mort d'Aslan, Mr Renard n'avait pas fait bien attention... Il voulait le bien de son roi, et il l'avait sans doute un peu tourmenté avec tout ça...

"... Je ne sais pas vraiment, en fait. Mais je pense que sans vous, le désordre règnerais, et qu'importe ceux qui se battraient pour la mémoire de Narnia, j'ai peur que tout disparaisse."

Il baissa les oreilles au sol puis, se rendant compte qu'il prenait une posture d'enfant dépourvu d'espoir, il releva la tête et planta son regard dans un spectre d'étoile.

"Mon seigneur, je pense que la Mort se retirera devant vous, si vous êtes de nouveau confronté à elle."

Le goupil, sentant l'eau caresser ses pattes, se releva et se recula légèrement.

"Messire, que puis-je faire pour vous être utile?"

Le renard observa timidement son roi. Il adorait Aslan, comme chaque créature de Narnia. Il aurait donc sacrifié sa vie pour lui ou pour les enfants Pevensi, mais il se voulait surtout utile pour son roi.